Le monde selon la fille de Garp

Un livre magnifique dont on sort bouleversé, fragilisé avec le sentiment d'avoir partagé des moments forts avec l'auteure. Avec sa plume sensible, tout en délicatesse, elle nous raconte l'histoire de sa famille et plus particulièrement celle de sa mère, Lucille. Années 1960, l'histoire d'une famille nombreuse d'après-guerre. Lucille a 8 frères et soeurs. Il y a Lisbeth, Barthélémy, Milo, Violette, la petite soeur, Antonin, le bébé et Tom, le petit dernier qui par sa différence deviendra le ciment familial. Liane, la mère, Cybèle moderne et pilier familial, inaltérable roseau aux accents non tranchants enchaine les grossesses. Les années passent, émaillées de petits bonheurs et de grands drames. La famille s'agrandit, déménage, les drames sont présents, partout dans cette famille, comme des sentinelles qui enserrent les murs d'une vieille demeure. Ces soubresauts continuels colorent et orientent d'une façon particulière l'histoire de Lucille, petite fille réservée et discrète, un peu ailleurs, en retrait par rapport aux autres. L'adolescence arrive, les premiers amours, la maison d'été, les enfants deviennent de jeunes adultes. Georges, dérive, dérape, s'adaptant de plus en plus difficilement à l'évolution de ses enfants, au charme de ses filles. Son patriarcat, son autoritarisme deviennent troubles et se diluent de façon malsaine, ravageurs pour Lucille. Pour elle d'ailleurs, c'est la rencontre avec Raphaël, son premier amour, le mariage, un enfant et nous nous envolons vers sa jeune vie de couple. L'arrivée d'une petite soeur pour Delphine, son divorce et le début de la maladie qui, petit à petit, envahit l'espace, le sien et celui de ses filles, la chute, la bascule frontale, archaique nous précipite dans la folie et notre coeur suit les pulsations à l'unisson de cet être dévasté. Puis c'est la longue remontée, la vie chaotique, le secret avorté, la vie aussi de Delphine et un voyage, inaltérable celui là vers la lumière et le chaos.

 

 

 

Un livre intéressant car il décrit une époque pas si lointaine et pourtant si différente, un esprit, plus généralement, la fin de l'époque d'après guerre, le début d'une nouvelle ère.

New York, années 50, 10 ans environ avant l'assassinat de kennedy, la mort de marylin... Caroline, une très jeune femme arrive à New York dans le but de travailler et surtout de rebondir après une rupture douloureuse. Son fiancé, Eddy l'a abandonné pour une jeune fille fortunée. Caroline trouve du travail comme sténo-dactylographe aux Editions FABIAN puis comme lectrice. Parallèlement, April MORISSON arrive également dans cette même ville, des étoiles plein les yeux et un rêve, celui d'être actrice.  La jeune trouve également du travail en attendant aux éditons FABIAN et fait la connaissance de Caroline. Caroline rencontre Gregg ADAMS qui débute dans le théatre et partage une colocation avec elle. Enfin, Barbara LEMONT, jeune mère célibataire après divorce douloureux et non choisi, essaye elle aussi de se reconstruire et croise également son chemin aux Editions FABIAN. 

 

Ce roman raconte le parcours de ces très jeunes femmes, naives et romantiques au début de l'histoire, cherchant le grand amour puis aguerries, dramatiques, fortes, courageuses. Peu à peu, après beaucoup de bleus à l'ame pour certaines, elles trouvent leur place de femme dans cette société machiste où les hommes avaient tout pouvoir, où les patrons abusaient du droit de cuissage et où le harcèlement sexuel était un droit. Entre Mad men et cendrillon, nous croisons des hommes lâches, incapables d'assumer leurs émotions, leurs sentiments qui se transforment en princes pas charmants sous l'oeil de nos héroïnes. Entre héroïne dramatique, comme Gregg et femme de tête comme Caroline, nous mettons un pied dans une société qui se reconstruit, qui dérape, des taboues pas encore levés, des chagrins qui se règlent à coup de gin ou de martini, qui cherche ses repères et les rêves de nos héroïnes ne sont pas loins des notres. 

 

 

 

 

Le dernier film de Tarantino se dévore avec rage et passion. Sud des Etats Unis, 2 ans avant la guerre de Sécession, DJANGO, esclave de son état, est acheté par le Docteur SCHULTZ, chasseur de primes dans le but de l'aider à reconnaitre un criminel devenu un contremaitre cruel, ancien bourreau de DJANGO.  Entre le chasseur de primes distant et raffiné et l'homme brut, une relation se noue où se mèlent tout à la fois, la reconnaissance pour l'esclave d'avoir été affranchi, d'accéder à la lecture, de sortir de l'ignorance et la méfiance face au métier de son nouveau partenaire. DJANGO apprend vite, devient un tireur d'élite, chevauche son cheval comme personne et le cow boy noir forme avec le Docteur SCHULTZ une équipe de choc et un duo impitoyable.

 

Chacun bousculant les convictions et les croyances de l'autre dans un drôle d'effet miroir à plusieurs faces, la relation devient amitié, indéfectible et pudique. DJANGO apprend un jour à SCHULTZ qu'il veut retrouver BRUNIELDA, sa femme, vendue à un autre propriétaire. Commence alors une quête formidable d'insolence et de liberté où les deux hommes vont aller au bout d'eux mêmes et de leurs vérités. DJANGO se révèle, se métamorphose tout au long du film, s'affine, s'affute, se confronte, ivre de fierté et d'arrogance, insconscient du danger, excudant la revanche et la colère. Le noir contre le blanc dans un film ambivalent où le combat final met en scène un noir contre un noir et ou le blanc ne représente plus le méchant et le noir le bon, mais un film qui désarticule les personnages et les met face à leurs invraisemblances. Une histoire qui nous secoue, nous sublime, nous emporte à une époque pas si lointaine que ça!!

 

 

Rachel, une petite fille, mal dans sa peau, ne veut plus dormir sans son cartable, elle a trop peur d'arriver en retard à l'école; d'ailleurs, elle a un peu peur de tout. Sa mère, gentille, rigide, pas trop rigolotte , l'emmène voir un psy, Mme Trebla qui aide Rachel à regarder vers l'extérieur.

Rachel fait la connaissance en classe de valérie, délurée, exubérante, pleine de vie et d'énergie et une grande amitié nait entre les deux fillettes. Le monde s'ouvre alors pour Rachel, bousculée et ravie de l'être par la fantaisie de Valérie. Ce film est jubilatoire, les acteurs sont excellents et touchants. Tout en finesse, en fraicheur, en fantaisie, il pose les choses de la vie, la mort, l'amour. C'est un formidable bain de jouvence et un formidable pied de nez aux très tristes événements que l'on peut vivre. Quoiqu'il arrive, même si nous connaissons des drames, rien ne change, le monde continue de tourner, le soleil de briller et même dans ces moments là, quand je me ballade, lorsque je fais du vélo, je sens toujours le vent dans mes mollets.